Selon des sources sécuritaires citées mardi matin par la chaîne australienne ABC News, les auteurs de l'attentat antisémite de Sdney se seraient rendus aux Philippines en novembre dernier dans le but de suivre un entraînement de type militaire. Les enquêteurs cherchent désormais à établir si Sajid Akram et son fils Naveed Akram entretenaient des liens avec un réseau djihadiste international.
Bien que la police n'ait pas confirmé officiellement cette information, elle a indiqué dans un communiqué que les premiers éléments de l'enquête suggèrent que l'attaque s'inspire de l'idéologie de l'État islamique. Deux drapeaux artisanaux de l'organisation terroriste ont été retrouvés dans le véhicule des assaillants, accompagnés d'engins explosifs improvisés qui ont depuis été neutralisés.
Le Service australien de lutte contre le terrorisme estime à ce stade que les deux hommes avaient prêté allégeance à l'État islamique avant de commettre leur acte. Sajid Akram a été abattu sur place, tandis que son fils Naveed, grièvement blessé, a été hospitalisé.
Une surveillance qui soulève des questions
Les révélations du Daily Telegraph sur le voyage des Akram aux Philippines, où ils auraient visité des zones abritant des camps d'entraînement de l'EI, ont provoqué une vague de critiques. Naveed Akram était pourtant sous surveillance de l'Agence australienne de renseignement de sécurité (ASIO) depuis octobre 2019 en raison de ses liens présumés avec une cellule de l'État islamique à Sydney.
Le directeur de l'ASIO, Mike Burgess, a reconnu que l'un des terroristes était connu des services, mais "pas dans le contexte d'une menace immédiate". Cette déclaration alimente les interrogations sur d'éventuelles failles dans le dispositif de surveillance.
Malgré ces éléments, le Premier ministre Anthony Albanese maintient que les terroristes ont agi de manière isolée, sans appartenir à une cellule organisée. Une position qui n'apaise pas les critiques de l'opposition.
L'ancien Premier ministre Tony Abbott a vivement condamné ce qu'il qualifie d'"impuissance flagrante" du gouvernement face aux enjeux de sécurité nationale et à la montée de l'antisémitisme depuis le 7 octobre. "Ce que nous avons constaté à tous les niveaux de gouvernement dans ce pays, c'est une impuissance flagrante", a-t-il déclaré.
L'enquête se poursuit pour déterminer l'ampleur exacte du réseau dans lequel s'inscrivaient les auteurs de cette attaque contre un rassemblement pour Hanoukka qui a fait 15 morts.