La chaîne britannique BBC a dû rectifier le tir et présenter ses excuses après avoir qualifié la première Intifada de "soulèvement populaire largement non armé". Cette formulation intervient alors que la police britannique durcit le ton contre les appels à une "intifada mondiale".

La controverse a éclaté suite à un reportage de la BBC sur les nouvelles directives adoptées par les polices de Londres et Manchester. Ces forces de l'ordre ont annoncé qu'elles procéderaient désormais à des arrestations face aux slogans et pancartes réclamant une "intifada mondiale", considérés comme des appels à la violence.

Ce renforcement des mesures répressives fait directement écho à l'attentat meurtrier perpétré en Australie lors du premier jour de Hanoucca, où 15 personnes ont perdu la vie, dont une fillette de dix ans. Cette tragédie a brutalement illustré ce que signifie concrètement un appel à une "intifada mondiale".

Une réécriture de l'histoire

Dans sa version initiale, la BBC avait choisi de décrire la première Intifada, déclenchée en 1987, comme un mouvement de contestation essentiellement pacifique. Cette présentation a immédiatement provoqué l'ire de la communauté juive et des associations de lutte contre l'antisémitisme.

La Campaign Against Antisemitism a vigoureusement réagi, dénonçant une vision partiale et mensongère qui gomme la réalité terroriste de cette période. L'organisation a rappelé les faits : 16 civils israéliens tués, quelque 1 400 blessés civils, près de 1 500 soldats tués ou blessés, des milliers d'attaques incluant le lancement de cocktails Molotov, ainsi que des centaines d'incidents armés avec fusillades et grenades. C'est d'ailleurs pendant cette période que le Hamas a vu le jour.

L'organisation a également évoqué la seconde Intifada (2000), qui s'est traduite par une vague d'attentats-suicides visant bus, restaurants et lieux de loisirs, faisant plus d'un millier de victimes israéliennes.

Face à l'ampleur des protestations, la BBC a finalement retiré l'expression litigieuse et modifié sa formulation pour indiquer que 3certains perçoivent ce terme comme un encouragement à la violence antisémite3. Un représentant de la chaîne a tenté de minimiser l'incident en parlant d'une "mise à jour de routine pour clarifier le contexte", tout en reconnaissant du bout des lèvres l'inexactitude de la version initiale.

Cet épisode s'inscrit dans une série de controverses entourant le traitement du conflit israélo-palestinien par la BBC. Une étude récente a révélé que la chaîne avait violé son propre code déontologique plus de 1 500 fois depuis le début de la guerre "Glaives de fer". Selon ce rapport, Israël se voyait attribuer quatre fois plus de "crimes de guerre" que le Hamas, tandis que le terme "terrorisme" était rarement employé pour qualifier les actions de l'organisation islamiste.

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