Depuis plusieurs mois, l’affirmation selon laquelle une famine frapperait la bande de Gaza s’est imposée dans le débat international, reprise par de nombreux responsables politiques et ONG. Mais une lettre publiée récemment par deux mathématiciens remet en cause la solidité des chiffres ayant conduit à cette qualification, en pointant des choix méthodologiques jugés discutables au sein de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC).
Premier point soulevé : le calcul de la mortalité dite « non traumatique », critère central pour déclarer une famine. Selon les standards de l’IPC, une famine suppose plus de deux décès quotidiens liés à la faim pour 10 000 habitants. Or, l’analyse des données utilisées pour Gaza montre que des décès violents, liés aux combats, auraient été intégrés à cette catégorie non traumatique. Cette inclusion aurait artificiellement gonflé le taux de mortalité, passant d’environ 0,18 à près de 1 pour 10 000 personnes par jour, sans distinction claire entre morts de guerre et décès potentiellement liés à la malnutrition.
Même avec cet élargissement, le seuil requis pour qualifier une famine n’était pas atteint. Les auteurs de la lettre évoquent alors un second procédé : la projection d’une hausse future massive des décès par faim, fondée sur des hypothèses exponentielles. Or, selon les données disponibles, les décès non violents à Gaza auraient plutôt diminué entre août et octobre 2025, passant de plusieurs cas quotidiens à moins d’un par jour au début de l’automne.
Dans une population d’environ deux millions d’habitants en situation de guerre, rappellent les analystes, des décès non liés aux combats restent malheureusement inévitables : ruptures de soins médicaux, pénuries de médicaments, maladies chroniques non prises en charge. À cela s’ajoutent des facteurs internes, notamment les pratiques du Hamas, accusé par Israël et plusieurs observateurs internationaux de détourner ou de stocker des aides humanitaires, aggravant les difficultés de la population civile.
En conclusion, selon cette analyse, les données disponibles ne permettraient pas d’affirmer qu’une famine, au sens strict des critères internationaux, ait existé ou existe actuellement à Gaza. Pour ses auteurs, l’écart entre la réalité chiffrée et certaines déclarations publiques illustre les dérives possibles lorsque des projections statistiques prennent le pas sur des faits observés.
POUR VOUS INSCRIRE A LA NEWSLETTER CLIQUEZ ICI : https://israj.media-j.com/newsletter
POUR RECEVOIR NOS INFORMATIONS EN DIRECT SUR WHATSAPP CLIQUEZ ICI http://tiny.cc/IsrajInfoIsrael