Un calme tendu règne ce matin à Alep, au lendemain de violents affrontements entre les forces de sécurité syriennes et les Forces démocratiques syriennes Les combats, qui ont éclaté hier dans les quartiers d’Al-Achrafiya et de Cheikh Maqsoud, ont conduit les deux camps à annoncer dans la nuit une cessation des hostilités, après une journée marquée par l’usage d’armes lourdes en zone urbaine dense.
Selon la chaîne saoudienne Al-Arabiya, la trêve est le résultat de contacts intensifs de désescalade, destinés à empêcher une détérioration plus large de la situation, alors que de vastes secteurs de la ville avaient été paralysés. L’état-major de l’armée syrienne a diffusé un ordre officiel demandant l’arrêt des frappes contre les sources de tir des SDF. Le ministère syrien de la Défense a indiqué à l’agence officielle SANA que plusieurs objectifs avaient été neutralisés et que le théâtre des combats avait été réduit afin de l’éloigner des civils. Damas affirme avoir agi « par sens des responsabilités pour protéger la population », sans chercher à modifier les lignes de contrôle existantes.
De leur côté, les SDF et la direction des forces de sécurité intérieure kurdes ont également annoncé avoir ordonné à leurs combattants de cesser les ripostes, dans le cadre d’efforts de médiation internationaux et locaux. Les circonstances exactes du déclenchement des affrontements restent contestées : chaque camp accuse l’autre d’avoir initié les hostilités.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme, deux femmes figurent parmi les morts – l’une à Cheikh Maqsoud, l’autre dans une zone sous contrôle gouvernemental, tuée avec son fils. Un combattant de la 60ᵉ division de l’armée syrienne a également été tué. Au moins 23 blessés ont été hospitalisés à Alep, avec des gravités variables.
Dans le même temps, le quotidien qatari Al-Araby Al-Jadeed rapporte de nouveaux affrontements nocturnes dans la province de Soueïda, au sud du pays, entre les forces du régime et la milice druze dite du « Garde national ». Deux membres des forces de sécurité du régime auraient été tués dans le village de Rima Hazem par des tirs de mortier et un drone armé. Des sources proches du « Garde national », créé sous l’égide du chef spirituel druze Hikmat al-Hijri, accusent en retour l’armée syrienne d’une attaque contre la localité d’Attil, qui aurait fait deux morts et plusieurs blessés.
Cette séquence confirme une réalité stratégique déjà bien connue à Jérusalem : la Syrie reste un puzzle instable, où plusieurs foyers de friction peuvent s’embraser simultanément. Les heurts entre le régime et les SDF rappellent la fragilité des arrangements tacites entre Damas, les Kurdes et leurs parrains extérieurs. Pour Israël, toute déstabilisation durable dans le nord de la Syrie accroît le risque de vacuum sécuritaire, exploitable par l’Iran ou par des milices alliées. Les SDF, soutenues par Washington, restent un acteur-clé. Leur confrontation directe avec le régime souligne les limites de la « normalisation » syrienne. Pour Israël, cela complique la lecture des lignes rouges américaines et la gestion du coordonnateur iranien sur le théâtre syrien. Les affrontements dans le sud touchent une zone hautement sensible pour Israël, en raison des liens humains, communautaires et symboliques avec les Druzes de Syrie. Toute escalade à Soueïda pourrait créer une pression morale et politique accrue sur Israël, déjà confronté à des dilemmes similaires ces derniers mois. La multiplication des fronts internes rappelle que le régime syrien n’a jamais réellement retrouvé une stabilité pleine. Pour Israël, cela renforce la logique de vigilance permanente et d’actions ciblées, afin d’empêcher l’enracinement iranien sans provoquer une explosion régionale incontrôlée.
En résumé, derrière le calme apparent revenu à Alep, le message est clair : la Syrie demeure un champ de tensions imbriquées, où chaque accrochage local peut avoir des répercussions stratégiques directes pour la sécurité d’Israël.
Israël envisage de réinstaller une présence israélienne durable dans le nord de la bande de Gaza, via la création de noyaux Nahal, a affirmé le ministre de la Défense Israel Katz lors d’une conférence dans l’implantation de Beit El, en Judée-Samarie. « Nous ne reculerons pas d’un millimètre en Syrie, et dans le nord de Gaza nous établirons des noyaux Nahal à la place des communautés évacuées », a-t-il déclaré, évoquant une période de « souveraineté pratique » et des « opportunités inédites depuis très longtemps ».
Les noyaux Nahal sont des groupes mêlant service militaire et engagement communautaire, historiquement utilisés pour consolider une présence israélienne dans des zones considérées comme stratégiques. Placés sous l’égide de la brigade Nahal de Tsahal, ils s’appuient souvent sur des projets agricoles et locaux.
Ces propos contredisent frontalement les déclarations passées du Premier ministre. En mai dernier, Benjamin Netanyahu avait assuré sur CNN que la réinstallation de la prés de Gaza « n’avait jamais été envisagée ». La sortie de Katz introduit ainsi une dissonance majeure au sommet de l’exécutif israélien.
Le mouvement pro-implantations Nahala a immédiatement salué l’annonce, parlant d’« un pas juste et significatif vers le rétablissement d’une présence juive à Gaza ».
À l’inverse, l’organisation Peace Now a vivement dénoncé des propos « déconnectés de la réalité », les jugeant alignés sur les courants les plus extrêmes de la droite. Selon elle, cette orientation porte atteinte à la sécurité d’Israël, à l’armée et aux chances d’un arrangement diplomatique, notamment à la veille d’une visite prévue du Premier ministre aux États-Unis.
Au-delà de la polémique, la déclaration de Katz marque un glissement de discours : d’une logique militaire temporaire à Gaza vers l’évocation explicite d’un ancrage israélien à long terme. Pour Israël, le coût diplomatique potentiel est considérable, tout comme l’impact sur les négociations régionales et sur la relation avec Washington.
Qu’elle se traduise ou non sur le terrain, cette prise de position installe une nouvelle ligne de fracture : Gaza redevient un enjeu de souveraineté affichée, et non plus seulement un théâtre d’opérations militaires.
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