France

Antisionisme et antisémitisme : ce que la justice française n’a pas tranché

Une décision judiciaire locale est aujourd’hui brandie comme une règle générale. Or elle portait sur un cas précis, très éloigné de l’interprétation politique qui en est faite.

2 minutes
24 décembre 2025

ParDelphine Miller

Antisionisme et antisémitisme : ce que la justice française n’a pas tranché
la députée Marie Mesmeur (X)

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La polémique est née d’une déclaration de la députée Marie Mesmeur, affirmant que « la justice française reconnaît que l’antisionisme n’est pas de l’antisémitisme ». Cette affirmation est inexacte. Aucune juridiction française n’a jamais posé un principe général allant dans ce sens.

À l’origine de cette controverse se trouve un jugement du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Cette affaire concernait une personne poursuivie pour des propos qualifiés d’antisionistes, tenus dans un contexte militant, et poursuivis au titre de la provocation à la haine. Les juges devaient répondre à une seule question : ces propos précis constituaient-ils, pénalement, une infraction ?

Le tribunal a estimé que, dans ce cas particulier, les propos incriminés n’atteignaient pas le seuil pénal requis pour caractériser une provocation à la haine au sens du droit français. La personne a donc été relaxée. Cette décision ne portait ni sur une définition de l’antisionisme, ni sur son lien théorique avec l’antisémitisme.

Contrairement à ce qui est aujourd’hui affirmé, le tribunal n’a pas déclaré que « l’antisionisme n’est pas de l’antisémitisme ». Il n’a pas établi de règle générale. Il s’est limité à apprécier des propos précis, dans un contexte précis, concernant une personne précise — comme le font quotidiennement les juridictions pénales.

En droit français, une relaxe ne vaut jamais validation idéologique. Elle signifie uniquement que les éléments légaux permettant une condamnation pénale ne sont pas réunis dans un dossier donné. Toute extrapolation au-delà de ce cadre relève d’une interprétation politique, non juridique.

Cette lecture restrictive est cohérente avec la position officielle de l’État français. L’ancienne envoyée spéciale de la France pour les droits de l’homme, Isabelle Lonvis-Rome, l’a rappelé publiquement : « Attaquer l’existence de l’État d’Israël est antisémite. » Une position qui trace une ligne claire entre critique politique et négation d’un droit fondamental.


Sur le plan juridique, le jugement de Clermont-Ferrand ne peut être présenté comme une reconnaissance générale séparant l’antisionisme de l’antisémitisme. Il s’agit d’une décision ponctuelle, rendue sur des faits déterminés. En l’absence de jurisprudence constante ou de texte de loi explicite, aucun principe général de ce type n’existe en droit français.


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