Politique

La Knesset rejette la motion de destitution du député Ayman Odeh

Cette procédure de destitution avait été engagée après de récents propos d'Ayman Odeh qui avait notamment affirmé "Gaza a gagné et Gaza gagnera"

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14 juillet 2025

ParJohanna Afriat

La Knesset rejette la motion de destitution du député Ayman Odeh
Le député Ayman Odeh Yonatan Sindel, Flash 90

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L'assemblée plénière de la Knesset a rejeté ce lundi soir la motion de destitution visant le député Ayman Odeh, président du parti arabe Hadash-Ta'al. Cette décision met fin à un processus initié par le député Avichai Boaron (Likoud) et soutenu par 70 parlementaires, mais qui a finalement échoué en raison des divisions internes à la coalition.

Un vote révélateur des tensions politiques

La motion, qui nécessitait une majorité de 90 députés pour être adoptée, a été rejetée par 73 voix pour et seulement 15 voix contre. Ce résultat s'explique par le boycott des députés orthodoxes lors de la séance plénière, provoquant l'effondrement du bloc de coalition qui prévoyait initialement de voter en faveur de la destitution.

Cette crise illustre les difficultés actuelles de la coalition gouvernementale à maintenir une discipline de vote sur les dossiers sensibles.

Réagissant immédiatement après le vote, Ayman Odeh a déclaré sur les réseaux sociaux : "Je reste. La tentative méprisable et fasciste contre moi a échoué."

Le leader arabe a poursuivi en appelant à "libérer les deux peuples du joug de l'occupation", réaffirmant ses positions qui avaient précisément motivé la demande de destitution.

Des accusations graves de la coalition

Cette procédure de destitution avait été engagée par des députés la coalition après le tollé provoqué par de récents propos d'Ayman Odeh qui avait notamment affirmé "Gaza a gagné et Gaza gagnera".

Lors des prises de parole à La tribune de la Knesset avant le vote, le président de la coalition, Ofir Katz, avait justifié la motion par des accusations particulièrement graves : "Le député Ayman Odeh soutient et justifie les atteintes aux soldats de Tsahal. Quiconque est capable de comparer des enfants, des femmes et des personnes âgées enlevés chez eux, violés et assassinés à d'ignobles terroristes meurtriers n'a pas sa place à la Knesset."

Katz avait particulièrement reproché à Odeh de n'avoir "jamais pu dire une seule fois la simple vérité : le Hamas et le Hezbollah sont des organisations terroristes", l'accusant de "se ranger toujours du côté du mal de l'humanité."

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, était lui aussi monté au créneau : "Si Ayman Odeh a tellement honte de l'État d'Israël et pense que quiconque sert dans la police israélienne est un policier d'occupation, pourquoi insiste-t-il pour siéger au Parlement de l'État d'Israël ?"

Ben-Gvir avait qualifié ce vote de "justice historique" et d'une "obligation selon les lois du judaïsme de la Torah", affirmant que "quiconque est contre l'État, déteste les Juifs et est favorable au meurtre de soldats doit quitter la Knesset."

Bien que la motion ait échoué, cette tentative de destitution constitue un précédent dans l'histoire politique israélienne. Elle reflète les tensions croissantes entre députés juifs et arabes exacerbées par le conflit actuel à Gaza et les déclarations controversées de certains élus arabes.