La disparition d’Ahmad Shukar, ancien officier des services de sécurité libanais, suscite une vive attention au Liban, où les autorités avancent l’hypothèse d’un enlèvement attribué à Israël. Selon une source judiciaire libanaise citée par les médias saoudiens et par la presse israélienne, cette disparition serait liée au dossier de Ron Arad, navigateur de l’armée de l’air israélienne porté disparu depuis octobre 1986.
D’après ces sources, Ahmad Shukar, officier à la retraite du renseignement général libanais, a disparu il y a cinq jours après s’être rendu dans la localité de Nabi Sheet, au nord de la vallée de la Bekaa. Les enquêteurs libanais estiment qu’il aurait été attiré vers une autre zone de la Bekaa dans le cadre de ce qu’ils décrivent comme une « opération de piégeage renseignemental ».
L’enquête menée par les services libanais évoque l’implication présumée de deux citoyens suédois, dont l’un serait d’origine libanaise. Ces derniers seraient entrés au Liban par l’aéroport international de Beyrouth deux jours avant la disparition de Shukar. L’un d’eux aurait quitté le pays le jour même de la disparition, un élément présenté par les autorités libanaises comme renforçant la thèse d’une opération étrangère ciblée pasted.
Toujours selon les sources libanaises, aucune trace matérielle ou technologique n’indique à ce stade qu’Ahmad Shukar se trouve encore sur le territoire libanais. Cette absence d’indices est avancée pour étayer l’hypothèse selon laquelle il aurait été enlevé et transféré hors du pays, possiblement vers Israël.
Le lien avancé avec l’affaire Ron Arad repose principalement sur l’environnement familial de Shukar. Selon les mêmes sources, il serait le frère de Hassan Shukar, un membre du Hezbollah tué en 1988 lors d’une opération israélienne dans la vallée de la Bekaa. Hassan Shukar aurait appartenu au groupe dirigé par Moustafa Dirani, identifié par Israël comme l’un des responsables de la capture de Ron Arad après son éjection au-dessus du sud du Liban en 1986. Ce groupe aurait temporairement détenu le navigateur israélien avant son transfert vers un lieu demeuré inconnu, où toute trace de lui s’est ensuite perdue.
Les autorités libanaises avancent l’hypothèse qu’Ahmad Shukar aurait pu détenir, plusieurs décennies plus tard, des informations sensibles sur cette affaire. Aucun élément public ne permet toutefois d’établir qu’il ait joué un rôle direct dans la détention ou la disparition de Ron Arad.
À ce stade, aucune réaction officielle n’a été enregistrée côté israélien. Près de quarante ans après la disparition de Ron Arad, son sort demeure l’un des dossiers les plus sensibles de l’histoire israélienne, tandis que, au Liban, les responsabilités exactes des réseaux impliqués n’ont jamais été officiellement élucidées.
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