Contrairement à l’image répandue, une part significative des auteurs des récentes violences en Judée-Samarie — notamment les agressions contre des soldats de Tsahal et un lieutenant-colonel identifié par l’initiale G. — ne provient pas uniquement des implantations de Judée-Samarie.
D’après des informations recueillies par les services de sécurité sur le terrain, ces événements mettent en cause des groupes mixtes : aux côtés de jeunes installés dans les collines, figurent également des adolescents venus de diverses régions d’Israël.
La majorité des émeutiers ont entre 13 et 20 ans. Certains vivent effectivement dans les collines de Judée-Samarie, mais d’autres sont des jeunes en rupture — déscolarisés, sans cadre structurant — qui cherchent l'affrontement avec les forces de l'ordre.
Ces violences ne sont pas spontanées. Selon les estimations des forces de sécurité, nombre d'entre elles sont planifiées à l’avance via des groupes fermés sur Telegram et WhatsApp. Tout incident sécuritaire peut servir de déclencheur. Une fois la décision prise d’agir, un mécanisme de mobilisation interne se met en marche : les messages circulent, le bouche-à-oreille fonctionne rapidement, et en peu de temps, des dizaines de jeunes convergent vers les zones de friction indiquées.
Ces derniers jours, des groupes totalement étrangers aux implantations locales ont rejoint les actions, dans l’intention manifeste de provoquer des tensions. Le jeune de 14 ans blessé samedi, par exemple, n’est pas un résident de Judée-Samarie.
Depuis plusieurs années, la division chargée des affaires juives au sein du Shin Bet tente d’intervenir en amont. Des entretiens sont régulièrement menés avec des rabbins et figures d’influence dans ces milieux, dans l’espoir de canaliser ces jeunes par des moyens non coercitifs. Par le passé, des représentants du Shin Bet ont même élaboré, en coopération avec des rabbins, des programmes de réinsertion visant à raccourcir les périodes de détention administrative de certains jeunes et à les extraire du cycle de violence dans les territoires.
Suite aux violences de ce week-end, les condamnations ont été unanimes au sein des dirigeants politiques et spirituels de Judée-Samarie. Ces derniers ont appelé au calme tout en soulignant la nécessité d'installer un climat de confiance entre ces jeunes et les forces de sécurité.