Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s'en est pris dimanche matin au chef d'état-major et au Premier ministre après la décision du cabinet d'élargir la distribution d'aide humanitaire à Gaza dans le contexte du prochain accord de trêve.
Dans un message sur x, Smotrich a accusé la haute hiérarchie militaire de défaillance stratégique : "Le chef d'état-major ne remplit pas sa mission et force les échelons politiques à acheminer de l'aide qui finit entre les mains du Hamas."
Le ministre a particulièrement critiqué la décision du cabinet, qu'il qualifie d'"erronée" : "Le cabinet et le Premier ministre ont approuvé l'introduction d'une aide de cette manière qui atteint également le Hamas et devient du matériel logistique pour l'ennemi pendant une guerre."
Conscient de la sensibilité du sujet, le ministre a pris soin de distinguer ses critiques : "Il ne s'agit pas de critiques contre Tsahal, Dieu nous en préserve. Ni contre les combattants héroïques des rangs réguliers et de réserve, ni contre la plupart des commandants." Il a insisté sur le fait que ses reproches portent uniquement sur la gestion de l'aide humanitaire, contrastant avec les "succès militaires" obtenus sur tous les théâtres d'opération.
Les critiques de Smotrich ont également visé le Premier ministre : "Ma critique s'adresse également au Premier ministre qui, tout au long des mois de guerre, n'a pas réussi à mettre en œuvre les décisions de l'échelon politique et à les faire respecter au plus haut commandement de Tsahal."
Cette controverse fait suite à un débat houleux au sein du cabinet dans la nuit de samedi à dimanche. Lors de cette séance, le général de division Rasan Alian en charge du COGAT a révélé que "99 % des camions sont pillés par la population", tandis que Smotrich affirme que "89 % reviennent au Hamas" selon ses sources.
Le ministre des Finances a conclu par une menace à peine voilée quant à un éeventuel départ de son parti de la coalition : "La décision prise hier, contrairement à notre position, d'introduire l'aide de la vieille et mauvaise manière, est inacceptable pour nous et nous allons réfléchir à nos démarches contre elle."