Les propos qui ont déplu ont été prononcés par Meshaal lors d'une conférence de solidarité avec la Palestine qui se tenait en début de semaine à Rabat.
Cette conférence était organisée par des mouvements islamistes marocains et Meshaal y a participé à distance.
Lors de son intervention, il a exhorté les Marocains de se soulever contre l'accord qui existe entre leur pays et Israël. Il s'est adressé directement au peuple marocain et lui a demandé de soutenir le peuple palestinien et de mettre un terme à la normalisation des relations avec Israël.
''Ce serait un véritable soutien à la Palestine'', a déclaré Meshaal, ''qui exercerait une pression sur Israël et ses alliés. Nous voulons un mouvement politique de toute la Ouma, y compris du Maroc, qui a une responsabilité historique sur Jérusalem et qui est un Etat influent et respecté. Ce qu'il faut aujourd'hui c'est créer un front politique qui dise stop à l'agression israélienne, dépasse les divergences d'opinion et s'unisse contre Israël''.
Ces paroles ont été perçues par les Marocains comme une ingérence déplacée dans les affaires intérieures de leur pays. Ils ont rappelé que le Maroc était un Etat souverain qui prenait ses décisions en matière diplomatique suivant ses propres considérations. Par-dessus tout, la manière de s'adresser directement au peuple sans passer par le Roi a été considérée comme une tentative de mettre en place une insurrection contre le Royaume.
Beaucoup de Marocains ont fait savoir qu'ils n'avaient pas besoin que Meshaal leur dise ce qu'ils doivent dire ou faire et certains se sont étonnés que le chef du Hamas n'ait pas tenu ce discours face à d'autres populations du monde arabe.
A cette dernière question, un politicien marocain a répondu au journal Al Arab basé à Londres: ''Cela signifie peut-être que le Hamas est devenu si faible qu'il cherche désespérement des soutiens, partout''.
Rappelons que les relations entre Israël et le Maroc s'étaient considérablement réchauffées ces derniers mois mais que le royaume reste un des plus grands soutiens des Palestiniens.