Politique

Les Etats-Unis lâchent Israël au Conseil de sécurité de l’ONU. Le Hamas applaudit

4 minutes
25 mars 2024

ParIsraJ

Les Etats-Unis lâchent Israël au Conseil de sécurité de l’ONU. Le Hamas applaudit
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Les Etats-Unis ont décidé, pour la première fois depuis le début de la guerre, de ne pas poser leur veto à une résolution qui appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

Les Etats-Unis se sont abstenus lors de ce vote qui réclame un cessez-le-feu immédiat pendant le Ramadan. La résolution a été adoptée par 14 voix pour.

Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, a critiqué cette décision américaine: ''Les États-Unis ont aujourd’hui abandonné leur politique à l’ONU. Il y a quelques jours à peine, ils ont soutenu une résolution du Conseil de sécurité liant l’appel au cessez-le-feu à la libération des otages. La Chine et la Russie ont opposé leur veto à cette résolution en partie parce qu’elles s’opposaient à un cessez-le-feu lié à la libération des otages. Pourtant, aujourd’hui, la Russie et la Chine se sont jointes à l’Algérie et à d’autres pour soutenir la nouvelle résolution, précisément parce qu’un tel lien n'existait pas. Malheureusement, les États-Unis n’ont pas opposé leur veto à la nouvelle résolution, qui appelle à un cessez-le-feu non subordonné à la libération des otages. Cela constitue une rupture claire avec la position constante des États-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre. La résolution d’aujourd’hui donne au Hamas l’espoir que la pression internationale forcera Israël à accepter un cessez-le-feu sans la libération de nos otages, nuisant ainsi à la fois à l’effort de guerre et aux efforts visant à libérer les otages. Le Premier ministre Netanyahu a clairement indiqué hier soir que si les États-Unis s'écartaient de leur politique de principe et n'opposaient pas leur veto à cette résolution néfaste, il annulerait la visite de la délégation israélienne aux États-Unis (qui devait échanger avec les Américains sur une intervention à Rafah, ndlr). À la lumière du changement de position américaine, le Premier ministre Netanyahu a décidé que la délégation resterait en Israël''.

 

Sur ce dernier point, le ministre Benny Gantz s'oppose à Netanyahou. Selon lui, la délégation aurait dû, malgré tout, être envoyée: ''Non seulement la délégation doit partir, mais le Premier ministre devrait lui-même se rendre aux Etats-Unis pour discuter avec le Président Biden et les cadres gouvernementaux''.

Au sujet de la décision américaine, Gantz a déclaré: ''Israël a le devoir moral de poursuivre la guerre jusqu'au retour des otages et à la suppression de la menace du Hamas et c'est ce qu'il fera. La décision du conseil de sécurité n'a aucune conséquence opérationnelle pour nous, et dans tous les cas, nous continuerons à écouter nos amis et nous ferons toujours ce qui est bon pour Israël. Ceci étant, il est important d'avoir à l'esprit que les relations particulières entre Israël et les Etats-Unis sont fondamentales pour la sécurité et les relations externes d'Israël et le dialogue direct avec l'administration américaine sont un bien précieux et indispensable auquel nous ne pouvons pas renoncer même lorsque des divergences existent''.



Le porte-parole du conseil de sécurité nationale amércain, John Kirby, a précisé après le vote à l'ONU: ''Notre vote ne constitue pas un changement de politique. Nous soutenons uniquement un cessez-le-feu lié à la libération des otages''. Il a expliqué que l'abstention des Etats-Unis était liée au fait qu'aucune condamnation du Hamas ni exigence de la libération des otages n'étaient contenues dans la résolution: ''Nous ne pouvions pas la soutenir''. Kirby a ensuite réitéré l'opposition des Etats-Unis à une incursion israélienne dans Rafah.

Les Etats-Unis estiment que la réaction du Premier ministre est ''exagérée'' et liée à des ''tensions politiques internes''.

 

Le Hamas de son côté s'est félicité de l'absence de veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU.

En effet, cette décision fait peser toute la pression internationale sur Israël et non sur le Hamas. Dorénavant, la communauté internationale pourra reprocher à Israël de violer une résolution du Conseil de sécurité, bien que celle-ci n'ait aucun caractère obligatoire.
Boaron blue