La nouvelle de la mort de cinq soldats du bataillon Netzah Yehuda lors d'un incident survenu à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, a provoqué ce mardi une vague d'émotion dans la classe politique israélienne.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a publié un communiqué rendant hommage aux cinq soldats tombés : le sergent Meir Shimon Amar, le sergent Moshe Nissim Paresh, le sergent Noam Aharon Masagdian, le sergent Moshe Shmuel Nol et le général de division (réserviste) Benjamin Assuline. "En ce matin difficile, tout le peuple d'Israël s'incline et pleure la chute de nos combattants héroïques", a déclaré le chef du gouvernement, évoquant des soldats "qui ont sacrifié leur vie dans la campagne pour vaincre le Hamas et libérer tous nos otages".
Le président Isaac Herzog a qualifié la nouvelle d'"insoutenable", soulignant que ces soldats "continuent de se battre jour et nuit avec héroïsme, tout en endurant l'inconcevable". Il a appelé à "tirer toutes les leçons nécessaires du tragique incident afin de préserver la vie de nos braves soldats".
Le ministre de la Défense Israel Katz a lui aussi exprimé sa "profonde tristesse", soulignant le courage de ces soldats qui "ont combattu avec acharnement les meurtriers du Hamas pour protéger les citoyens israéliens et ramener les personnes enlevées".
Cette tragédie revêt une dimension particulière car elle frappe le bataillon Netzah Yehuda, unité spécialement créée pour permettre aux jeunes hommes ultra-orthodoxes de servir dans l'armée tout en respectant leurs obligations religieuses.
Le rabbin Yehoshua Pepper, président de l'association Netzah Yehuda, a souligné sur la radio 103FM l'ampleur de cette perte : "Le bataillon a connu des événements difficiles par le passé, mais pas d'une telle ampleur." Il a insisté sur le caractère volontaire de l'engagement de ces soldats issus de familles ultra-orthodoxes : "Pour ces héros, il n'est pas évident qu'ils aient rejoint l'armée, ni même atteint un poste de combat."
Le responsable religieux estime que cette tragédie doit être symbole d'unité nationale : "C'est une occasion tragique et terrible, mais néanmoins une occasion sacrée d'unité", estimant que ces soldats "comprennent qu'ils mènent les guerres du peuple juif, de l'État d'Israël".
Réagissant lui aussi aux terribles événements, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir a attaqué frontalement la stratégie diplomatique du Premier ministre, appelant à "suspendre les négociations avec le Hamas".
"J'appelle le Premier ministre à renvoyer immédiatement la délégation partie négocier avec les assassins du Hamas à Doha", a déclaré le ministre. "Il est inutile de négocier avec ceux qui assassinent nos combattants. Ils doivent être écrasés jusqu'aux os, affamés, et non soutenus par l'aide humanitaire qui leur fournit de l'oxygène."
Ben-Gvir a plaidé pour un durcissement radical de la stratégie militaire : "Un siège total, une répression militaire, l'encouragement à l'immigration et à la colonisation sont les clés d'une victoire totale, et non un accord irréfléchi qui libérera des milliers de terroristes et retirera Tsahal des territoires conquis grâce au sang de nos combattants."
Le chef de l'opposition Yair Lapid a de son côté estimé qu'il s'agissait d'une tragédie de trop, qui prouve l'impérieuse nécessité de mettre fin à la guerre
L'incident au cours duquel cinq soldats ont trouvé la mort a également fait 14 blessés dans les rangs de Tsahal.