Par décret présidentiel publié samedi, Emmanuel Macron a institué une journée nationale de commémoration dédiée à Alfred Dreyfus, qui se tiendra chaque année le 12 juillet. Cette date correspond à l'anniversaire de la réhabilitation de l'officier d'état-major de confession juive, victime de l'une des plus retentissantes erreurs judiciaires de l'histoire française.
Selon la déclaration officielle de l'Élysée, cette cérémonie célébrera "la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l'antisémitisme". La première édition de cette commémoration nationale est programmée pour 2026.
Un message face à la montée de l'antisémitisme
Cette initiative présidentielle intervient dans un contexte de recrudescence des actes antisémites sur le territoire français. Le chef de l'État a souligné la nécessité de demeurer "toujours" en alerte face aux "vieux démons" susceptibles de fragiliser l'unité nationale.
L'affaire Dreyfus, qui bouleversa la société française de 1894 à 1906, continue d'incarner les dérives possibles d'une justice influencée par les préjugés. Alfred Dreyfus, accusé à tort d'avoir transmis des secrets militaires à l'Allemagne, avait subi une dégradation publique avant d'être envoyé au bagne de Cayenne. Son innocence ne fut établie qu'après douze années de combat, notamment grâce à l'engagement d'Émile Zola et de son célèbre "J'accuse".
En institutionnalisant cette mémoire, l'exécutif entend transmettre aux générations futures les leçons de cette affaire emblématique, rappelant que la vigilance démocratique demeure le rempart le plus sûr contre les résurgences de l'intolérance.
Le mois dernier, une loi a été adoptée par l'Assemblée nationale afin d'élever Alfred Dreyfus au grade de lieutenant-général à titre posthume, une démarche qui visait elle aussi à envoyer un message fort contre l'antisémitisme.