Israël

Crise de coalition : Degel HaTorah prêt à quitter le gouvernement faute de loi sur la conscription

Le grand rabbin Dov Lando ordonne le retrait immédiat de Degel HaTorah du gouvernement. Netanyahu espère encore tenir jusqu’à la pause estivale de la Knesset.

2 minutes
14 juillet 2025

ParDelphine Miller

Crise de coalition : Degel HaTorah prêt à quitter le gouvernement faute de loi sur la conscription
Photo: Yonatan Sindel/Flash90

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Une nouvelle secousse ébranle la coalition israélienne. Le parti Degel HaTorah, représentant de la branche lituanienne du judaïsme haredi, a donné un ultimatum : il menace de quitter la coalition dans les prochaines 24 heures si une version écrite de la loi sur la conscription des ultra-orthodoxes n’est pas déposée. Cette loi est considérée par les partis haredim comme un engagement fondamental de l’accord de coalition.

À l’issue du jeûne du 17 Tammouz, dernière date fixée par les autorités rabbiniques pour que le gouvernement respecte ses engagements, le leader spirituel de la génération, le rabbin Dov Lando, a adressé hier soir une lettre manuscrite aux députés de Degel HaTorah leur ordonnant de se retirer du gouvernement dès aujourd’hui. Cette instruction a été renforcée par une lettre conjointe du rabbin Meir Hirsch.

Selon des sources parlementaires, plusieurs députés de Degel HaTorah ont également tenté de faire signer le parti Shas à une proposition de loi visant à dissoudre la Knesset – une initiative qui aurait permis d’atteindre les 61 signatures nécessaires. Mais Shas a refusé, ne souhaitant pas apparaître aux côtés des partis arabes sur un tel texte.

Shas, cependant, laisse planer la possibilité d’un retrait. Le parti dirigé par Aryeh Deri pourrait lui aussi quitter la coalition d’ici la fin de la session parlementaire, prévue le 27 juillet, si la loi n’avance pas.

Une éventuelle défection des partis haredim ne signifierait toutefois pas la chute immédiate du gouvernement. Deri a déjà bloqué toute tentative de loi de dissolution. Et pendant la trêve estivale de la Knesset – qui durera jusqu’après les fêtes de Tishri –, Benjamin Netanyahou pourra gouverner sans majorité, les partis orthodoxes boycottant déjà les votes depuis Pessah en raison du blocage sur la conscription.

L’objectif du Premier ministre semble être de tenir encore une dizaine de jours pour préserver sa coalition avant la pause parlementaire. À l’automne, il devra alors décider s’il avance enfin sur la loi ou s’il déclenche des élections anticipées, qui ne pourraient avoir lieu qu’à partir de fin janvier 2026.