Par Joël Burstein, avocat spécialisé en droit immobilier depuis 1998 et fondateur du cabinet franco-israélien JBADV.
Depuis plus de 25 ans, j’entends la même phrase : « J’attends que les prix baissent. » Cet espoir d’une baisse des prix est devenu, pour beaucoup un véritable mantra. Certains attendent des décennies, persuadés que la « bulle » finira par éclater.
Or, les chiffres sont implacables : un bien acheté à un million de shekels au début des années 2000 dépasse aujourd’hui trois millions et demi. Cette hausse, proche de 17 % par an, n’a rien d’accidentel : il s'agit tout simplement de la loi implacable de l'offre et la demande.
Israël a traversé des crises majeures : Guerres, instabilités politiques, pandémie mondiale. Chaque épisode a secrètement fait rêver à un effondrement des prix.
Pourtant, le scénario s’est systématiquement répété : ralentissement temporaire, puis rebond rapide, souvent accompagné d’une frénésie acheteuse.
Depuis les événements du 7 octobre, beaucoup prévoyaient une déstabilisation majeure du marché. Certes, la demande locale s’est momentanément retirée, mais elle a été immédiatement compensée par un nouvel afflux : celui des Juifs américains. Surpris par la montée de l’antisémitisme, nombre d'entre eux concrétisent aujourd’hui leur projet d’acquisition en Israël.
L’économie immobilière israélienne repose sur une demande multiforme : familles désireuses d’agrandir leur logement, investisseurs de la diaspora cherchant un actif refuge, olims, communautés orthodoxes développant leurs propres quartiers, sans oublier les investisseurs israéliens, convaincus de la solidité du marché qui a fait ses preuves durant les 25 dernières années.
La culture israélienne pousse à l’accession à la propriété. C’est presque un impératif social. Le syndrome de la mère juive : "mes enfants doivent impérativement avoir un appartement."
L’offre de logements quant à elle, reste insuffisante. Israël devrait construire au moins 60 000 logements par an pour répondre aux besoins du marché, un objectif qu’elle peine à atteindre. Par ailleurs, le déficit cumulé au fil des années dépasse déjà 200 000 unités, aggravant la pénurie de logements à l’échelle nationale.
Attendre une baisse des prix, c’est, le plus souvent, s’exposer à devoir acheter plus cher demain. Le moment opportun pour investir, c’était hier. Comme le rappelle la Michna : אם לא עכשיו, אימתי si ce n’est pas maintenant, quand ?
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