Une réunion décisive du cabinet restreint est prévue jeudi pour débattre d’un plan offensif d’envergure dans la bande de Gaza. Du point de vue du Premier ministre Netanyahu, toute tentative de négociation avec le Hamas est désormais vouée à l’échec, et le temps joue contre les otages. Le plan soumis au cabinet prévoit une opération terrestre de quatre à cinq mois, mobilisant entre quatre et six divisions. Objectif affiché : s’emparer de Gaza-ville et des camps centraux, tout en forçant la population civile à se replier vers le sud – une manière d’« encourager » son départ de la bande de Gaza, selon les termes de l’ébauche.

Mais certaines voix s’y opposent frontalement – à commencer par le chef d’état-major, le général Eyal Zamir. Lors d’une réunion restreinte tenue mardi soir au bureau du Premier ministre, il a mis en garde contre les conséquences d’une conquête totale, estimant qu’elle mettrait « gravement en danger » les otages encore détenus et entraînerait une « érosion des capacités de Tsahal ». Zamir plaide pour une approche plus ciblée : un encerclement progressif des bastions du Hamas, accompagné de raids ponctuels depuis les zones déjà sous contrôle israélien.

Des personnalités politiques expriment aussi leur désaccord. Le député Aryeh Dery, actuellement en vacances en Suisse, a décidé de rentrer précipitamment pour voter contre. Il rejoint ainsi la position du chef de l’armée. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a lui aussi écourté sa visite à New York pour assister à la réunion.

Selon plusieurs sources, Netanyahu aurait reçu un « feu vert » de Donald Trump pour intensifier l’offensive contre le Hamas, jusqu’à aller au bout de son projet d’occupation totale de la bande de Gaza.

Mais la donne pourrait encore changer à la dernière minute. L’annonce attendue ce soir d’un plan humanitaire d’envergure par Donald Trump pourrait modifier les orientations stratégiques. Pour l’heure, tout semble converger vers une occupation militaire totale, mais le Proche-Orient reste imprévisible. « D’ici demain, Dieu seul sait », a confié un haut responsable israélien.

Mais pourquoi ne pas envisager une autre lecture ? Et si cette démonstration de force n’était qu’une tentative de pression destinée à pousser le Hamas à faire des concessions dans les négociations sur la libération des otages ?