Malgré l'hostilité croissante et les menaces de nombreux dirigeants européens contre Israël ces derniers mois, aucun d'entre eux n'a encore réellement pris de sanctions économiques contre Israël.
La raison pourrait se trouver dans une information publiée par The Economist qui met en lumière l'essor remarquable de l'industrie militaire israélienne sur le marché européen. Les exportations d'armement israéliennes ont atteint un nouveau record en 2024 grimpant à 14,8 milliards de dollars et propulsant l'État hébreu au huitième rang mondial des exportateurs d'armes.
Cette performance exceptionnelle place Israël, malgré ses 10 millions d'habitants seulement, devant des pays comme la Corée du Sud et la Turquie. Le succès du système antimissile "Dôme de fer" constitue l'un des moteurs de cette croissance, devenu une véritable vitrine technologique pour l'industrie de défense nationale.
L'Europe représente désormais le principal débouché de ces exportations. L'Allemagne a notamment signé un contrat de 3,5 milliards de dollars pour l'acquisition du système Arrow 3 marquant la plus importante vente d'armement de l'histoire israélienne. Les livraisons sont prévues pour le dernier trimestre de 2025. Les États-Unis et la France intègrent déjà des technologies israéliennes comme le missile Spike NLOS ou le système de protection active Trophy dans leurs arsenaux.
Au-delà des revenus générés, cette stratégie d'exportation forge des liens durables avec les pays partenaires, qui deviennent dépendants des systèmes israéliens pour leur sécurité.
L'avantage concurrentiel d'Israël réside dans l'épreuve du feu : ses armements sont "testés au combat" et immédiatement disponibles, un atout déterminant face à la concurrence internationale. L'industrie de défense israélienne développe également des partenariats avec des entreprises locales dans les pays clients, permettant de maintenir les ventes même lors de périodes de tensions diplomatiques.
Dans le contexte actuel des tensions avec la Russie, les pays européens se sont lancés dans une course à l'armement qui les rend encore plus dépendants du matériel et de l'expertise israéliennes. Une situation qui pourrait donc mettre Israël à l'abri de réelles sanctions économiques.