Le président israélien Isaac Herzog a entamé une visite officielle au Royaume-Uni dans un climat tendu. Plusieurs organisations pro-palestiniennes, dont la fondation Hind Rajab et Friends of Al-Aqsa, ont demandé aux autorités britanniques d’émettre un mandat d’arrêt contre lui, l’accusant de complicité de crimes de guerre à Gaza. Le conseiller juridique du gouvernement, Lord Richard Hermer, et le directeur des poursuites publiques, Stephen Parkinson, ont refusé les demandes. Les ONG affirmaient pourtant avoir réuni « des preuves claires et détaillées » du rôle personnel de Herzog dans « la politique israélienne de famine, la destruction systématique de Gaza et d’autres actes pouvant constituer des crimes contre l’humanité »,et ont annoncé qu'elles porteront l’affaire devant la Cour suprême.
Elles ont dit s'être appuyées sur des déclarations du président israélien, son déni de la famine à Gaza face aux données de l’ONU, ainsi que sur ses visites sur des sites militaires — notamment à Nahal Oz et dans la bande de Gaza — qui, selon elles, auraient précédé ou accompagné des campagnes militaires dévastatrices.
« L’Histoire ne pardonnera pas cet échec. La police a abandonné les victimes du génocide palestinien et s’est rangée du côté de l’impunité. » a dénoncé Diab Abu Jahjah, président de la fondation Hind Rajab.
La présence de Herzog à Londres a déclenché d’importantes manifestations. Lors de sa rencontre avec le Premier ministre Keir Starmer au 10, Downing Street, des milliers de protestataires l’ont accueilli en scandant : « Herzog, es-tu un criminel de guerre ? » Certains l’ont comparé aux nazis, accusant également Starmer de complicité de génocide pour avoir accepté de le recevoir.
Malgré la polémique, le président israélien a poursuivi son programme. Il a participé au dîner de gala annuel de l’organisation juive UJIA, en compagnie de plus de 550 invités. Aux côtés de lui, l'ex-otage Emily Damari, citoyenne britannique, enlevée chez elle le 7 octobre au kibboutz Kfar Aza, qui a livré un témoignage bouleversant :
« Je ne voulais pas être kidnappée, je préférais mourir. J’ai pris l'arme du terroriste, je l’ai mis contre ma tempe et je lui ai dit : ‘Tire !’ » Elle a également décrit les conditions inhumaines de sa captivité, enfermée dans une cage minuscule, et a remercié la communauté juive britannique pour son soutien.
Dans son discours, le premier prononcé au Royaume-Uni depuis son entrée en fonction en 2021, Isaac Herzog a insisté sur la solidarité entre Israël et la communauté juive britannique.
« Nous avons pleinement le droit de nous défendre. Face à la barbarie du Hamas et aux visées génocidaires de l’Iran, Israël protège non seulement son existence, mais aussi le monde libre, l’Europe, le Royaume-Uni et toutes les nations aspirant à la paix ».