Une manifestation particulièrement choquante s'est déroulée ce samedi dans la ville turque de Trabzon, sur la côte de la mer Noire. Une marionnette à l'effigie du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a été suspendue par le cou à une grue géante, surmontée d'une pancarte proclamant : « Peine de mort pour Netanyahou ».

Le Dr Kemal Seglam, membre du corps enseignant de l'Université Artvin Çoruh, à l'origine de cette mise en scène choquante, a justifié son geste lors d'une conférence de presse. Selon lui, « la politique du gouvernement israélien viole le droit international et les droits de l'homme », et cette exposition vise à « attirer l'attention sur les crimes de guerre ».

« Le droit à la vie des femmes, des enfants et des civils innocents de Gaza est systématiquement violé », a-t-il déclaré. « La communauté internationale ne doit pas rester silencieuse face à ce crime. Cette action est un appel symbolique. De véritables procès doivent avoir lieu devant des tribunaux internationaux. »

"Pas de paix à Gaza sans la Turquie", affirme Erdogan

Quelques heures après cette manifestation, le président turc Recep Tayyip Erdogan a prononcé un discours au Palais des congrès d'Istanbul, affirmant que « la paix ne peut être obtenue sans la Turquie ».

« De la Syrie à Gaza, du Golfe à la guerre russo-ukrainienne, la paix ne peut être obtenue sans l'implication de la Turquie », a-t-il martelé. Le dirigeant turc a également présenté son pays comme « une voix respectée dans la région et dans le monde, un pays qui exporte la paix et la stabilité ».

Erdogan a promis de construire « d'abord une Turquie sans terrorisme, puis une région sans terrorisme comme héritage durable pour les enfants de la nation ».

La veille, le président turc avait déjà déclaré que des pressions devaient être exercées sur Israël par le biais de sanctions et d'une interdiction de vente d'armes pour garantir le respect de ses engagements concernant le cessez-le-feu à Gaza. Il a affirmé que la Turquie était prête à « faire ce qui est nécessaire pour Gaza », selon le quotidien turc Daily Sabah.

Erdogan a révélé que des discussions étaient en cours pour créer une force d'intervention multinationale à Gaza, Ankara se déclarant prête à fournir toute l'assistance nécessaire à l'enclave. Cette annonce intervient alors que Benyamin Netanyahou a récemment exprimé son désaccord quant à une présence militaire turque à Gaza après le cessez-le-feu.

« Gaza se relèvera, cela ne fait aucun doute », a assuré le président turc. « Nous n'avons jamais cessé d'envoyer de l'aide à l'Égypte, puis à Gaza. » Il a décrit l'ampleur des destructions et les défis de la reconstruction : « Nous devons maintenant procéder à d'importants travaux d'excavation pour dégager les décombres, puis commencer à reconstruire les infrastructures. Les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les boulangeries de Gaza ont été détruits ; leur reconstruction n'est pas une mince affaire. »