La Knesset a adopté cette nuit (lundi à mardi) en première lecture la loi sur la réforme du contrôle des médias du ministre des Télécommunications Shlomo Karhi, par 54 voix pour et 47 contre.
Elle sera maintenant débattue en commission avant d'être présentée au vote des députés en deuxième et troisième lectures.
Après l'adoption de la proposition, le ministre Karhi a déclaré qu'il s'agissait d'une "révolution historique pour la liberté d'opinion et le choix du consommateur". Selon lui, après des années de lutte acharnée et malgré l'opposition de la conseillère juridique du gouvernement, "le pouvoir revient désormais au peuple".
Le ministre affirme que la loi devrait créer un marché plus concurrentiel, diversifié et transparent, tout en éliminant l'ingérence bureaucratique dans le contenu et le modèle économique. "C'est une victoire pour le consommateur - plus de chaînes, plus d'opinions, moins d'argent", a-t-il déclaré.
Le projet de loi prévoit une réforme globale du secteur audiovisuel, notamment la création d'une autorité de régulation unique qui remplacera les instances existantes et sera compétente pour réguler l'ensemble des plateformes de diffusion de contenus. Cette autorité sera chargée de superviser la concurrence sur le marché et de prévenir les comportements nuisibles. En outre, la loi propose de remplacer l'obligation de licence actuelle par une simple obligation d'enregistrement et de réduire les exigences réglementaires imposées aux fournisseurs de contenu.
L'adoption de la loi s'inscrit dans le cadre d'un accord avec les partis orthodoxes, en échange de l'adoption en première lecture d'un projet de loi élargissant les compétences des tribunaux rabbiniques.
Dans un communiqué, l'entourage du ministre Karhi a affirmé : "Ils sont en panique - l'ère du contrôle est terminée ! La loi sur les médias ne 'met pas en danger la liberté de la presse' - elle met simplement fin à l'emprise de la bureaucratie et des conseillers juridiques sur les médias israéliens."
Plus tôt dans la journée, la conseillère juridique du gouvernement avait exprimé ses inquiétudes, affirmant que "la proposition contient des dispositions qui créent des risques accrus pour la liberté de la presse en Israël, qui fait partie intégrante du caractère démocratique de l'État". Elle a souligné l'existence d'une "crainte réelle d'influence et d'ingérence commerciale et politique significative dans le travail des organes de presse en général et dans les bulletins d'information en particulier".