Une opération des forces de sécurité du Hamas à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a provoqué lundi soir une nouvelle flambée de tensions internes. Cinq membres d’un groupe armé dirigé par Hosam al-Astal ont été arrêtés lors d’un raid mené par la Raad Force, l’unité de sécurité interne du Hamas, accusant la faction rivale d’« activités suspectes et déstabilisatrices ».
Selon un communiqué officiel, les forces du Hamas auraient saisi des armes, de l’argent liquide et du matériel destiné à financer des « opérations de sabotage contre la résistance palestinienne et la sécurité intérieure ». Les détenus sont actuellement interrogés, et le mouvement a averti que « quiconque agit en faveur d’Israël ou cherche à semer le chaos n’aura pas sa place parmi nous ».
Mais quelques heures après le raid, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a renversé la tension. On y voit Hosam al-Astal, entouré d’hommes armés, brûler un drapeau du Hamas avant de lancer une diatribe virulente : « Vous mentez, vous êtes finis. Si vous avez touché à mes hommes, préparez-vous. Hamas est mort, même dans l’histoire. Nous sommes le “jour d’après” », a-t-il déclaré, menaçant de s’en prendre directement aux dirigeants du mouvement.
Ces déclarations spectaculaires illustrent la fragmentation croissante du pouvoir à Gaza, deux ans après le début de la guerre. Les affrontements entre factions locales se multiplient à mesure que l’ordre civil s’effrite. Fin octobre, la Raad Force affirmait avoir démantelé une cellule de quinze hommes impliqués dans des pillages ; une semaine plus tôt, elle avait arrêté des membres de la milice Yasser Abu Shabab — autant d’opérations jamais confirmées de manière indépendante.
La scène du drapeau en flammes, largement partagée en ligne, symbolise la fin d’un tabou : l’autorité du Hamas, contestée de l’intérieur, vacille désormais au grand jour dans les ruines de Khan Younès.