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La visite en Israël de Friedrich Merz vue par la presse allemande

Vu d’Allemagne, le déplacement du chancelier Friedrich Merz en Israël se lit comme une tentative de réparation diplomatique, entre gestes symboliques, silences lourds de sens et messages de sécurité, la presse allemande décrypte une visite sous tension.

2 minutes
8 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

La visite en Israël de Friedrich Merz vue par la presse allemande
"Merz réaffirme l’engagement de l’Allemagne envers Israël,"

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La visite du chancelier allemand Friedrich Merz en Israël a largement été couverte par la presse allemande. Pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui titre Merz réaffirme l’engagement de l’Allemagne envers Israël, l'objectif principal du déplacement est clair : « réinitialiser les relations avec Israël ». Le quotidien souligne le discours prononcé par Merz à Yad Vashem, dans lequel il a réaffirmé l’engagement de l’Allemagne envers la sécurité d’Israël. En revanche, un terme central utilisé par ses prédécesseurs – Staatsräson "raison d’État" – n’a pas été prononcé publiquement, un détail relevé par plusieurs commentateurs.

Le journal Die Welt, perçu comme plutôt favorable à Israël, estime que Merz tente de réparer les dégâts causés par sa propre décision d’imposer, en août dernier, un embargo partiel sur les armes à destination d’Israël. « Il essaie de recoller la porcelaine qu’il a lui-même brisée », écrit le quotidien.

La presse allemande note également que Merz a mis sept mois avant d’effectuer sa première visite en Israël en tant que chancelier, contre trois mois seulement pour ses prédécesseurs. La guerre à Gaza constitue, selon les médias, la principale raison de ce retard. Durant la visite, Merz n’a pas exclu une participation allemande à une mission européenne de supervision du passage de Rafah. Les journaux rappellent aussi la livraison du système antimissile Arrow-3 à l’Allemagne et les remerciements adressés par Benyamin Netanyahou pour la coopération sécuritaire entre les deux pays. Lors de la conférence de presse commune, le chancelier allemand a esquivé la question d’une invitation officielle de Netanyahou à Berlin, alors qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre le Premier ministre israélien par la Cour pénale internationale.