Un haut responsable israélien a confirmé l’élimination d’Ali Tabatabaï, chef d’état-major du Hezbollah, tué plus tôt dans la journée lors d’une frappe de l’aviation israélienne dans le quartier de Dahiyeh à Beyrouth, lla première frappe israélienne au cœur du bastion chiite depuis sept mois.`

La réaction de Téhéran ne s’est pas fait attendre : cinq minutes à peine après la frappe, l’ambassade d’Iran à Beyrouth publiait un communiqué de condamnation. Et pour cause : pour l’Iran, Tabatabaï n’était pas seulement un haut commandant du Hezbollah, mais l’un des atouts stratégiques les plus précieux de tout l’axe pro-iranien. Pour Téhéran, la frappe israélienne n’a pas seulement visé le Hezbollah, mais aussi l’Iran lui-même.
Né d’un père iranien et d’une mère libanaise, titulaire de la nationalité iranienne, parlant le persan couramment, il incarnait un profil rare : une figure transfrontalière capable de circuler et d’opérer librement entre Beyrouth et Téhéran. En interne, il était parfois décrit comme « l’un des enfants de la maison » — un homme que les Gardiens de la Révolution considéraient comme leur propre cadre, et qui pouvait se rendre en Iran à tout moment.
Cette double identité n’était pas seulement biographique : elle faisait de lui un maillon personnel et familial du lien organique entre l’Iran et le Hezbollah, un symbole vivant de la fusion stratégique entre les deux organisations. Pour Téhéran, il ne s’agissait donc pas d’un commandant parmi d’autres, mais d’un acteur clé de sa planification régionale à long terme, un « rising star » militaire appelé à jouer un rôle encore plus central dans les années à venir.
Tabatabaï, 57 ans, avait commandé la unité 3800 — chargée de former des combattants pour des opérations terroristes régionales — et avait été un haut responsable de la force Radwan, l’unité d’élite de Hezbollah destinée à préparer une éventuelle incursion en territoire israélien.
Son élimination représente donc un revers majeur pour le Hezbollah, mais aussi pour l’Iran, dont il constituait l’un des cadres les plus fiables et les plus intégrés. Doit-on s'attendre à des représailles à l'opération surnommée Black Friday ? Les prochains jours nous le diront. Israël veille.