Israël

Procès Netanyahou: nouvelles révélations choc

Tzachi Havkin, ancien enquêteur du Lahav 433 et membre important de l'équipe chargée des investigations sur le Premier ministre a comparu lundi devant le tribunal.

3 minutes
3 novembre 2025

ParGuitel Benishay

Procès Netanyahou: nouvelles révélations choc
Tzahi Havkin. Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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Tzahi Havkin, ancien enquêteur du Lahav 433 et membre important de l'équipe chargée des investigations sur le Premier ministre Binyamin Netanyahou, a comparu ce lundi matin devant le tribunal.

Sa déposition lors de l'audience précédente avait suscité un vif émoi après qu'il a confirmé que les enquêteurs de police avaient mené des actes d'investigation sur des sujets non autorisés par l'ancien conseiller juridique du gouvernement, Avihai Mandelblit.

En préambule de son témoignage, Havkin a sollicité une protection contre l'auto-incrimination, arguant avoir dans ses précédentes déclarations minimisé la gravité des "actes irréguliers" commis lors des enquêtes, et souhaitant désormais entrer dans les détails. En d'autres termes, il annonce à la Cour qu'il va décrire des actes supposés illégaux qu'il a commis dans le cadre de l'enquête sur le Premier ministre et demande une immunité à cet égard afin de pouvoir parler librement.

Le Parquet s'est opposé à cette demande, faisant planer le doute sur sa volonté d'entendre les faits que Havkin veut dévoiler. Finalement, les juges ont décidé de lui accorder le traitement demandé.

Lors de son contre-interrogatoire, l'ancien enquêteur a confirmé avoir interrogé des témoins en l'absence d'autorisation juridique, notamment dans l'affaire dite du "Dossier 1000", avant sa formalisation officielle.

Selon ses dires, les enquêteurs estimaient que Mandelblit les empêchait d'enquêter sur des questions substantielles en raison de sa proximité présumée avec Netanyahou.

Il a reconnu que, bien que le conseiller juridique n'ait autorisé qu'une enquête restreinte – portant sur l'utilisation par Yaïr Netanyahou d'une suite à l'hôtel Royal Beach aux frais du milliardaire James Packer –, les enquêteurs avaient mené des actions supplémentaires, dont le recueil de témoignages de personnes liées à Arnon Milchan, sans autorisation explicite.

Interrogé pour savoir s'il avait mené des investigations dans d'autres dossiers sans autorisation, Havkin a répondu : "Je le confirme."

L'avocat de la défense, Amit Hadad, lui a demandé : "Ce qui vous était permis d'enquêter concernait uniquement la vérification de l'hébergement ou de l'usage que Yaïr Netanyahu faisait d'une chambre d'hôtel financée par James Packer. C'était la seule piste autorisée", ce à quoi Havkin a répondu : "Exact."

Par la suite, l'ancien enquêteur a admis que les enquêteurs avaient outrepassé l'autorisation qui leur avait été accordée, en posant également des questions au sujet des cadeaux d'Arnon Milchan – un sujet pour lequel l'enquête n'avait pas été autorisée à l'époque.

Egalement été questionné sur son éventuelle colère face aux restrictions imposées par le conseiller juridique à l'enquête. Il a répondu par l'affirmative, ajoutant : "Momi [un collègue] était d'accord avec moi." Lorsqu'on lui a demandé s'il pensait que Mandelblit limitait l'enquête en raison de sa proximité présumée avec Netanyahu, il a déclaré : "C'est ce que je pensais.''

La juge Rivka Friedman Feldman a demandé à Havkin pourquoi les enquêteurs ont pris la liberté d'aller au-delà du mandat qui leur avait été donné. Havkin: ''Je n'ai pas de bonne réponse à vous donner''.

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